La Caserne Caporal Trésignies
Texte intégral du site susmentionné :
Située dans le centre-ville de Charleroi, la Caserne Caporal Trésignies se dresse le long de l’Avenue Général Michel et face à une zone verte, ancienne pleine des manœuvres de la caserne devenue aujourd'hui un parc public.
En 1867, la décision de démanteler la forteresse de Charleroi est officiellement prise. Cette décision intervient dans une période de troubles sociaux. Fin janvier 1867, les mineurs de Charleroi-Nord entament une grève, la première de la région. D'autres mouvements de protestation ont lieu en 1868, 1872 et 1876 notamment. Certains ont des fins tragiques : plusieurs hommes tombent à Montignies-sur-Sambre lors de la tuerie de l'Epine (1868) ainsi qu'à Marchienne lors de l'incendie du Moulin (1867).
La forteresse disparue, les derniers murs tombant en 1871, il est décidé d'ériger une caserne sur les terrains anciennement occupés par les ouvrages défensifs. La présence des militaires en ville se veut être disuasive pour les bourgeois vivant dans le centre-ville ainsi que pour les industries installées dans le bassin de Charleroi. En 1876 commence la construction de la caserne ; les travaux durent cinq ans, jusqu’en 1881.
La nouvelle caserne est en forme de U. La cour intérieure est fermée côté rue par un mur de briques sur lequel vient se greffer le portail d’entrée de la caserne. Ce portail, à l’allure néo-médiévale, est édifié en 1887. Il trouve son inspiration architecturale dans le Moyen-Âge, style qui permet d’asseoir la puissance de l’armée en empruntant à une architecture d’un autre siècle des éléments architecturaux synonymes de puissance militaire et de défense. Le portail est flanqué de deux tours carrées. Plusieurs autres détails médiévaux parsèment la caserne : murs crénelés, tours d’angles, meurtrières, chemin de ronde,… Depuis 1979, le porche d’entrée ainsi que ses deux tours sont classés. Le porche de l'ancienne caserne de Gendarmerie, aujourd'hui disparu, fut érigé dans un style similaire.
Plusieurs régiments se succèdent dans les murs de la caserne : le 13e de ligne, le 1er chasseurs à pied et enfin le 2e chasseurs à pieds. La présence des troupes en plein centre et les manœuvres et exercices sur la plaine face à la caserne font partie de la vie quotidienne des habitants du centre-ville.
Devenue trop exiguë, la caserne ne répond plus aux besoins des troupes. Des annexes sont érigées à la veille de la seconde guerre mondiale le long de la rue Emile Tumelaire ; les bâtiments sont plus fonctionnels et le style plus dépouillé que les bâtiments construits fin du XIXième siècle.
Devenue trop exiguë, la caserne ne répond plus aux besoins des troupes. Des annexes sont érigées à la veille de la seconde guerre mondiale le long de la rue Emile Tumelaire ; les bâtiments sont plus fonctionnels et le style plus dépouillé que les bâtiments construits fin du XIXième siècle.
A plusieurs reprises, les militaires interviennent en secours à la population, notamment en 1956 lors de la catastrophe du Bois du Cazier, ou encore en 1961, lorsque l'hôpital de Châtelet est menacé d'inondations. La ville de Charleroi est fortement attachée à « ses » Chasseurs à pied ; en témoigne notamment le monument dans le Parc Reine Astrid commémorant le départ à la guerre du 1er Régiment, en 1914.
En 1976, le régiment quitte Charleroi pour Siegen, en Allemagne. Vingt ans plus tard, le 1er juillet 1994, le régiment de 2ème Chasseurs à pied est dissout.
Suite au départ des troupes, les locaux de la caserne carolorégienne se retrouvent inoccupés. Ils sont rapidement réaffectés et hébergent asbl et petites et moyennes entreprises. Un Musée des Chasseurs à Pied a également été créé et trouve sa place au sein de la caserne. Un business Center y est également aujourd'hui situé, l'Espace Trésignies.
Suite au départ des troupes, les locaux de la caserne carolorégienne se retrouvent inoccupés. Ils sont rapidement réaffectés et hébergent asbl et petites et moyennes entreprises. Un Musée des Chasseurs à Pied a également été créé et trouve sa place au sein de la caserne. Un business Center y est également aujourd'hui situé, l'Espace Trésignies.
Quant à la dénomination de la Caserne, elle rend hommage à Léon Trésignies, Chasseur à Pied tombé pendant la guerre 14-18. Né en 1886 à Bierghes, près de Rebecq, il fut intégré à la 2e compagnie du 3e bataillon du 2e Régiment de Chasseurs à Pied durant la guerre 1914-1918. En août 1914, son bataillon marche vers Grimbergen ; arrivé à Pont-Brûlé (Verbrande-Brug), il voit son avancée ralentie. Le pont permettant de franchir le canal reliant Bruxelles à Willebroeck est levé. Léon Trésignies se porte volontaire pour baisser le pont, et rejoint à la nage la rive opposée du canal. Devant son héroïsme, le 1e Sergent-major Wery lui aurait crié qu’au nom du Colonel, il est nommé Caporal. Quelques instants plus tard, en débloquant le mécanisme permettant d’abaisser le pont, il est abattu par les soldats allemands qui se trouvaient à proximité. Le 26 août 1914, le Caporal Trésignies n’est plus.
Léon Trésignies n'a jamais été caserné à Charleroi ; pourtant, sa mémoire y est honorée. Le 2e régiment de Chasseurs à Pied fut créé en 1831. Dans un premier temps casernée à Tournai, la formation rejoint Mons en 1890 ; Trésignies y effectue son service militaire. Au lendemain de la Première guerre mondiale, le régiment s’établi à Charleroi, dans une caserne qui, pour honorer la mémoire de l’un de ses hommes, prend le nom de Caserne Caporal Trésignies. Une plaque commémorative est également apposée sur le corps de garde de la caserne, près du porche d’entrée donnant sur l’avenue du Général Michel.
Quelques photos glanées sur différents sites :
Complément d'information fourni par Mr Luc Leroy :
Lorsque Hitler a violé les accords en faisant traverser le Rhin à ses troupes, la Belgique s'est mise
en PPR (Pied de Paix Renforcé) et a décidé de prolonger le service militaire (le ministre Edmond Leburton fera sont service militaire de 1937 jusqu'à la fin de la guerre des 18 jours !). Ceci implique la construction de nouvelles casernes pour accueillir tous ces miliciens. Il est alors décidé d'agrandir la caserne Trésignies. Mais les troupes arrivent déjà et la construction n'a pas encore commencé. En 1936, l'Armée aménage une ancienne verrerie en caserne provisoire à Montignies-Neuville, à la rue Chet (aujourd'hui Delfood). En mars 1937, elle accueille ses premiers miliciens (dont Edmond Leburton), ainsi qu'un bataillon d'engins du 3e Chasseurs de Tournai. Pour le drill, il le faisaient sur la place de la Neuville et pour les exercices, au polygone de pointage (actuellement Air Liquide) à Montignies-St-Jean. Fin 1938, le Général-Major Joseph Leroy, ancien commandant de la caserne, pose la première pierre de l'extension de la caserne. (Si cela vous intéresse, j'ai des photos de la cérémonie.) En juin 1939, le premier bâtiment est déjà construit. En 1940, ce sont les Allemands qui l'inaugureront... Quant à la caserne de Montignies, ils s'en serviront comme dépôt et comme écurie.
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