Samedi 22 août 1914, les troupes allemandes envahissent Charleroi.
Des fusillades éclatent à la Porte de Waterloo et les Allemands déferlent sur la ville, entraînant dans leur sillage de lourds panaches de fumées. Ils incendient plusieurs quartiers de la ville et prennent des otages qu’ils utilisent comme boucliers humains pour se protéger des tirs français. Les soldats français sont submergés et se replient. Sous prétexte de débusquer de possibles francs-tireurs, les Allemands brûlent méthodiquement les bâtiments au moyen de petites bombes incendiaires. La rue de la Montagne, la rue du Grand-Central et tout le boulevard Audent, depuis le viaduc, ne sont plus qu’un gigantesque brasier. Au total, 155 immeubles sont détruits et 42 civils tués. Dans les jours qui suivent, les Allemands pillent les lieux pour récupérer métaux, objets de valeur et œuvres d’art épargnés par les flammes, terminant de désoler ce qui était le cœur de la cité.
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Attaque du Régiment d'Infanterie Française |
Les premières victimes de la guerre 14-18 de Charleroi
L’invasion allemande de la Belgique a commencé le 4 août 1914. Les villes belges, Liège, Dinant, Namur, tombent, l’une après l’autre. Les pertes humaines sont importantes, de nombreux civils sont massacrés par l’envahisseur. Dès le 20 août, des avant-postes français s’établissent sur la Sambre et occupent les ponts de la ville. Le lendemain, vers six heures du matin, les premiers Allemands pénètrent à Charleroi, via la route de Bruxelles. Une trentaine d’éclaireurs traversent plusieurs communes sans être inquiétés, car les passants les prennent pour les Anglais. A Charleroi, arrivés au carrefour des rues de Montignies et du Pont-Neuf, les Allemands tombent sur les avant-postes français. De la barricade au fond de la rue, les mitrailleuses françaises tirent. Cette fusillade fait les premiers blessés et les premiers morts dans la cité. Ils sont transportés à l’hôpital civil de Charleroi et au collège du Sacré-Cœur. Le pire allait venir. Le 22 août, Charleroi est incendiée et pillée. Autour de Charleroi, la bataille de la Sambre fait rage. Des centaines de blessés, français ou allemands, sont amenés des champs de bataille pour être soignés à Charleroi.
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Blessés du 25e Régiment d'Infanterie à l'hôpital nord de Charleroi |
Les chasseurs à pied pendant la Grande Guerre
Eté 1914. La guerre est imminente. Le matin du 3 août 1914, sous les ovations de la foule, le 1er régiment et son dédoublement le 4e régiment de chasseurs à pied quittent la caserne d’infanterie qu’il occupe depuis 1883. Commandés par le colonel Jacquet, les chasseurs embarquent dans un train pour Namur, point de concentration de la 4e division. L’invasion allemande de la Belgique a commencé le 4 août 1914. Les chasseurs sont immédiatement dirigés sur Huy avec mission de défendre les passages sur la Meuse. Deux jours plus tard, ils sont appelés en renfort pour prendre part aux combats de Liège. Ils participent à la victoire du Sart-Tilman lors de laquelle est tué au combat le premier officier de réserve de l’armée belge, le lieutenant René Dufrasne. Durant la Grande Guerre, 1556 chasseurs tomberont pour la Belgique. La bravoure du 1er régiment de chasseurs à pied tout au long du conflit en fait l’un des plus décorés de toute l’armée belge. La caserne porte le nom du caporal Trésignies, en hommage à l’action héroïque accomplie par ce soldat du 2e chasseurs à pied et durant laquelle il perdit la vie le 26 août 1914.
Journal de campagne du 119ème RI (Régiment d'Infanterie)
Extraits marqués d'une flèche sur les documents :
- 21 août 1914
Vers 6Hr45, une patrouille d'une trentaine de cavaliers allemands (Hussards du R. n°15 de la Reine Wilhelmine) s'est présentée devant une barricade établie rue du Pont Neuf à Charleroi, en avant du pont de la Sambre et occupée par une demi-section de la 9 Cie et la 1ère section de mitrailleurs.
Cette patrouille, en traversant le rue, a été accueillie par un feu nourri.
- 22 août 1914
Dès 6Hr, les détachements du 3ème Bataillon établis en avant du pont de la Sambre reçoivent le premier char de l'ennemi. Ils résistent jusqu'au moment où l'artillerie allemande tirant sur les barricades obligent les occupants à les abandonner et à se replier du côté de la gare de Marcinelle-Charleroi.
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119ème RI stationné à Charleroi |
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Husaren Regiment Königin Wilhelmina der Niederlande (Hannoversches) Nr. 15 |
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Husar des Preußischen Husaren-Regiments Königin Wilhelmina der Niederlande (Hannoversches) Nr. 15, Wandsbeck |
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Soldat Paul Andrillon du 119ème RI en poste à Charleroi |
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Maisons incendiées par les troupes allemandes |
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Maisons incendiées par les troupes allemandes. |
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Maisons incendiées par les troupes allemandes |
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Maisons incendiées par les troupes allemandes |
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Maisons incendiées par les troupes allemandes |
Le 23 août, les autorités communales de Charleroi
tentent de mettre fin aux hostilités.
A l’Hôtel de Ville, le bourgmestre Devreux fait hisser le drapeau blanc.
Conseillé par l’avocat de la ville Dulait, Emile Devreux adresse un courrier à l’Etat-Major allemand. Ensemble et accompagnés par l’Echevin des Finances Emile Buisset et par Louis Smeysters, négociant maîtrisant parfaitement l’allemand, la délégation prend la direction de Montignies-sur-Sambre ; il n’est pas encore 6h00 du matin. La rencontre s’effectue sur les hauteurs de Couillet. Refusant toute discussion dans un premier temps, les Allemands finissent par accepter un cesser de feu, sous certaines conditions que les autorités carolorégiennes ne peuvent discuter. Les conditions allemandes, si elles sont rencontrées, vont préserver Charleroi de sa destruction, mais ces exigences sont considérables… Pour le soir même à 18h00, les autorités carolorégiennes doivent fournir cinq automobiles, 120 tonnes d'avoine, 40 tonnes de pain, 20 tonnes de conserves et viandes fumées, 800 kilos de café, 800 kilos de sel, 100 kilos de sucre, trois tonnes de benzine et 50 litres de glycérine. Les habitants doivent remettre toutes les armes et munitions qui se trouvent en leur possession. Charleroi doit enfin fournir, en cinq versements, la somme de 10 millions de francs. Le premier versement est de deux millions en espèces, ou en valeurs sûres ou lettres de change, et doit être effectué le jour même, avant 18h00.
La signature du « Traité de Couillet » par les Allemands et les autorités carolorégiennes met un terme aux hostilités ; les séquelles dans la population sont cependant profondes. Les exigences imposées par l’Allemagne vont peser sur les habitants, désormais sous tutelle administrative allemande.
Dès le 24 août, un semblant de vie reprend. Les nouvelles commencent à circuler et les habitants contemplent avec désarrois le centre-ville dévasté. Les atrocités commises dans les communes périphériques se font connaître. Partout dans la région, on découvre massacres, prises d’otages, maisons pillées et incendiées. La population apprend avec effroi le martyr de Tamines. La recherche des disparus commence ; des corps sont retrouvés dans les décombres, calcinés, dans des caves, dans des citernes où certains pensaient pouvoir trouver refuge. Pour le centre de Charleroi uniquement, on dénombre plus de 150 maisons incendiées, et une cinquantaine de civils tués… Vainqueurs, les allemands vont établir dans le centre différents organismes tels qu’un hôpital militaire, des bureaux de la Criminal-Polizei,… Ne se sentant cependant pas encore totalement maîtres de la région, ils exigent dans un premier temps que des otages se succèdent deux par deux à l’Ecole des Estropiés de Charleroi, par période de 24 heures.
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Troupe allemande devant la gare (1914) |
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Troupe allemande Bd Audant (1914) |
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Troupe allemande devant la caserne des guides (1914) |
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Troupe allemande au mess de la caserne des Guides |
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Bundesarchiv Bild Charleroi Panzer Reparaturwerkstatt
Atelier allemand de réparation de chars britanniques capturés |
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Troupe allemande devant l'actuelle caserne Trésignie (1916) |
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Circulaire émanant du Gouverneur de la Province du Hainaut |
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Entrée de la ville : avenue du Viaduc |
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Angle de la rue de la Montagne et du Bld Audant |
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Angle de la rue du Grand Central et de l'avenue du Viaduc |
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Chars dans les rues de Charleroi à la libération |
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Mort du Prince Aldebert, oncle de l'empereur Guillaume II |
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