lundi 17 avril 2017

La Caserne Caporal Trésignies

 La Caserne Caporal Trésignies



Texte intégral du site susmentionné :

Située dans le centre-ville de Charleroi, la Caserne Caporal Trésignies se dresse le long de l’Avenue Général Michel et face à une zone verte, ancienne pleine des manœuvres de la caserne devenue aujourd'hui un parc public. 

En 1867, la décision de démanteler la forteresse de Charleroi est officiellement prise. Cette décision intervient dans une période de troubles sociaux. Fin janvier 1867, les mineurs de Charleroi-Nord entament une grève, la première de la région. D'autres mouvements de protestation ont lieu en 1868, 1872 et 1876 notamment. Certains ont des fins tragiques : plusieurs hommes tombent à Montignies-sur-Sambre lors de la tuerie de l'Epine (1868) ainsi qu'à Marchienne lors de l'incendie du Moulin (1867).

La forteresse disparue, les derniers murs tombant en 1871, il est décidé d'ériger une caserne sur les terrains anciennement occupés par les ouvrages défensifs. La présence des militaires en ville se veut être disuasive pour les bourgeois vivant dans le centre-ville ainsi que pour les industries installées dans le bassin de Charleroi. En 1876 commence la construction de la caserne ; les travaux durent cinq ans, jusqu’en 1881.

La nouvelle caserne est en forme de U. La cour intérieure est fermée côté rue par un mur de briques sur lequel vient se greffer le portail d’entrée de la caserne. Ce portail, à l’allure néo-médiévale, est édifié en 1887. Il trouve son inspiration architecturale dans le Moyen-Âge, style qui permet d’asseoir la puissance de l’armée en empruntant à une architecture d’un autre siècle des éléments architecturaux synonymes de puissance militaire et de défense. Le portail est flanqué de deux tours carrées. Plusieurs autres détails médiévaux parsèment la caserne : murs crénelés, tours d’angles, meurtrières, chemin de ronde,… Depuis 1979, le porche d’entrée ainsi que ses deux tours sont classés. Le porche de l'ancienne caserne de Gendarmerie, aujourd'hui disparu, fut érigé dans un style similaire.

Plusieurs régiments se succèdent dans les murs de la caserne : le 13e de ligne, le 1er chasseurs à pied et enfin le 2e chasseurs à pieds. La présence des troupes en plein centre et les manœuvres et exercices sur la plaine face à la caserne font partie de la vie quotidienne des habitants du centre-ville.

Devenue trop exiguë, la caserne ne répond plus aux besoins des troupes. Des annexes sont érigées à la veille de la seconde guerre mondiale le long de la rue Emile Tumelaire ; les bâtiments sont plus fonctionnels et le style plus dépouillé que les bâtiments construits fin du XIXième siècle.

A plusieurs reprises, les militaires interviennent en secours à la population, notamment en 1956 lors de la catastrophe du Bois du Cazier, ou encore en 1961, lorsque l'hôpital de Châtelet est menacé d'inondations. La ville de Charleroi est fortement attachée à « ses » Chasseurs à pied ; en témoigne notamment le monument dans le Parc Reine Astrid commémorant le départ à la guerre du 1er Régiment, en 1914.

En 1976, le régiment quitte Charleroi pour Siegen, en Allemagne. Vingt ans plus tard, le 1er juillet 1994, le régiment de 2ème Chasseurs à pied est dissout.

Suite au départ des troupes, les locaux de la caserne carolorégienne se retrouvent inoccupés. Ils sont rapidement réaffectés et hébergent asbl et petites et moyennes entreprises. Un Musée des Chasseurs à Pied a également été créé et trouve sa place au sein de la caserne. Un business Center y est également aujourd'hui situé, l'Espace Trésignies.

Quant à la dénomination de la Caserne, elle rend hommage à Léon Trésignies, Chasseur à Pied tombé pendant la guerre 14-18. Né en 1886 à Bierghes, près de Rebecq, il fut intégré à la 2e compagnie du 3e bataillon du 2e Régiment de Chasseurs à Pied durant la guerre 1914-1918. En août 1914, son bataillon marche vers Grimbergen ; arrivé à Pont-Brûlé (Verbrande-Brug), il voit son avancée ralentie. Le pont permettant de franchir le canal reliant Bruxelles à Willebroeck est levé. Léon Trésignies se porte volontaire pour baisser le pont, et rejoint à la nage la rive opposée du canal. Devant son héroïsme, le 1e Sergent-major Wery lui aurait crié qu’au nom du Colonel, il est nommé Caporal. Quelques instants plus tard, en débloquant le mécanisme permettant d’abaisser le pont, il est abattu par les soldats allemands qui se trouvaient à proximité. Le 26 août 1914, le Caporal Trésignies n’est plus.

Léon Trésignies n'a jamais été caserné à Charleroi ; pourtant, sa mémoire y est honorée. Le 2e régiment de Chasseurs à Pied fut créé en 1831. Dans un premier temps casernée à Tournai, la formation rejoint Mons en 1890 ; Trésignies y effectue son service militaire. Au lendemain de la Première guerre mondiale, le régiment s’établi à Charleroi, dans une caserne qui, pour honorer la mémoire de l’un de ses hommes, prend le nom de Caserne Caporal Trésignies. Une plaque commémorative est également apposée sur le corps de garde de la caserne, près du porche d’entrée donnant sur l’avenue du Général Michel.


Quelques photos glanées sur différents sites :








































Complément d'information fourni par Mr Luc Leroy :

Lorsque Hitler a violé les accords en faisant traverser le Rhin à ses troupes, la Belgique s'est mise 
en PPR (Pied de Paix Renforcé) et a décidé de prolonger le service militaire (le ministre Edmond Leburton fera sont service militaire de 1937 jusqu'à la fin de la guerre des 18 jours !). Ceci implique la construction de nouvelles casernes pour accueillir tous ces miliciens. Il est alors décidé d'agrandir la caserne Trésignies. Mais les troupes arrivent déjà et la construction n'a pas encore commencé. En 1936, l'Armée aménage une ancienne verrerie en caserne provisoire à Montignies-Neuville, à la rue Chet (aujourd'hui Delfood). En mars 1937, elle accueille ses premiers miliciens (dont Edmond Leburton), ainsi qu'un bataillon d'engins du 3e Chasseurs de Tournai. Pour le drill, il le faisaient sur la place de la Neuville et pour les exercices, au polygone de pointage (actuellement Air Liquide) à Montignies-St-Jean. Fin 1938, le Général-Major Joseph Leroy, ancien commandant de la caserne, pose la première pierre de l'extension de la caserne. (Si cela vous intéresse, j'ai des photos de la cérémonie.) En juin 1939, le premier bâtiment est déjà construit. En 1940, ce sont les Allemands qui l'inaugureront... Quant à la caserne de Montignies, ils s'en serviront comme dépôt et comme écurie.

Taxis carolo - Nouveau look !

Lu dans "CHARLEROI MAG" 
avril / mai 2017


Le Conseil Communal a approuvé un nouveau règlement relatif aux services de taxis. Celui-ci s’appliquera à l’ensemble des sociétés actives sur le territoire. Outre la volonté de la Ville et des sociétés elles-mêmes d’améliorer leur image et leur service à la clientèle grâce à l’instauration d’un code de conduite pour tous les taximen, ce règlement prévoit, entre autres, le port d’une tenue vestimentaire correcte et la réussite d’un examen pratique pour tout candidat chauffeur. Cela permet également de fixer une identité visuelle commune, en lien avec celle de la Ville. 

Jusqu’à présent, les véhicules utilisés pour les services de taxi sur le territoire de notre ville n’étaient soumis à aucune contrainte graphique. Bientôt, ils seront visuellement reconnaissables dans nos rues grâce aux autocollants en damier sur les flancs du véhicule faisant référence aux taxis New-Yorkais, à l’utilisation de la T-Star, la police d’écriture officielle de la Ville, et du positionnement sur les véhicules, aux spoutnik (enseigne de toit) inspirés du modèle bruxellois, et à des couleurs de carrosserie imposées. 

Philippe Van Cauwenberghe, Echevin du Commerce, se réjouit de la mise en application de ce nouveau règlement : C’est un travail de collaboration que nous avons et allons continuer à mener avec les sociétés de taxis. En plus d’être demandeurs de règles communes, ils sont conscients qu’une homogénéité visuelle de leurs véhicules, comme celle présentée dans le règlement, contribuera à une meilleure identification de ceux-ci pour leurs clients.


C-TAX-BLACK  

C-TAX-YELLOW


Personnellement, j'aime bien cette idée de "damier" sur les taxis ... je ne sais pas pourquoi, mais cela me rappelle quelque chose !?


vendredi 7 avril 2017

Broucheterre ou Brousseterre ?

La Broucheterre est le nom d'une rue, d'une place
et d'un quartier de la ville de Charleroi. 

Le quartier est situé au nord-ouest 
du cœur historique de la ville.



Toponymie :

Le nom de la localité est attesté sous la forme Brousseterre en 1833 et 1873, mais Broucheterre en 1857. Broucheterre signifie « terre de broussailles ».

Carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens levée sous la direction du comte de Ferraris entre 1770 et 1777.
Il s'agit d'un document militaire réalisé en trois exemplaires et dont l'échelle originale est 1 / 11 520.
La carte est entièrement manuscrite et procède de levers sur le terrain.

Histoire :

Le nom de Brousseterre apparaît dans un acte du 20avril par lequel Jean, comte de Namur,
ratifie la donation que son père a faite de la seigneurie de Gilliers (Gilly), avec Charnoy, Vermonceau (Warmonceau) et la
Brousseterre, à Allard III de Rêves.
Charnoy était situé sur la rive gauche de l'ancien lit de la Sambre, à l'emplacement actuellement occupé par le centre de Charleroi. Le site habité comprenait trois parties. La plus importante se situant sur le bord de la Sambre. La Broucheterre est une des deux autres parties, d'occupation plus récente que le groupe principal.

Le hameau se situait sur l'échancrure d'un vallon secondaire du ruisseau Lodelinsart, sur le versant qui montrait des affleurements de grès, de schistes et de houilles. La houille s'y exploite. Le hameau est relié à Lodelinsart et à la partie la plus importante du village par un chemin qui emprunte la pente du bord du plateau.
En 1666, les Espagnols érigent la forteresse de Charleroi qui occupe le plateau entre la Broucheterre, le bois d'El Bol et l'abrupt de la Sambre. En 1667, Louis XIV, roi de France prend possession de celle-ci. Les ouvrages d'art sont alors parfaits et agrandis par Vauban. Le vallon de Lodelinsart est noyé par les eaux du Grand Étang retenu par une digue.

Plan de Charleroi datant de 1693

Vers 1746, le plateau au nord de la ville possède une chaussée pavée partant de la porte de Bruxelles, se dirigeant vers le lieu-dit La Garenne, obliquant au nord-est pour éviter la vallée de Lodelinsart, puis empruntant la fond de la Broucheterre, en direction du nord-ouest pour atteindre un pont sur le ruisseau et filer vers Bruxelles en passant par Lodelinsart et Jumet. Le long de la chaussée, des champs de houille sont ouverts. 14 concessions sont délivrées entre 1691 et 1746.
Entre la date de sa création et le milieu du XVIIIe siècle, Charleroi changera régulièrement de main.
En 1747, Louis XV qui occupait la ville, voulant diminuer la force des Autrichiens, fit démolir l'enceinte. À la suite de cela, la rue du Dauphin est prolongée vers la Broucheterre où les maisons deviennent nombreuses, mais isolées. Le bois qui subsistait entre le hameau et le Grand Étang est essarté (défrichés).

Immeuble datant de 1863 rue de la Broucheterre, 107
En 1761, par protectionnisme, l'importation des houilles anglaises étant fortement taxées, Charleroi sera sollicité davantage pour fournir Bruxelles. Devenu sa principale source de revenu, la ville pousse à son extraction et assure une meilleure évacuation du charbon. On installe des machines à feu. On construit des « saiwes » pour évacuer les eaux d'exhaure dans le ruisseau de Lodelinsart. Pour le transport, la chaussée de Bruxelles est élargie et le terrain entre la Broucheterre et Lodelinsart est nivelé (1773).

Quartier de la Broucheterre - houille affleurante découverte lors d'un creusement de fondations pour un nouvel immeuble.









Source : Wikipedia