Pierre Harmignie
Revenant du Parc Reine Astrid, je remonte la rue du Gouvernement pour rejoindre la place Charles II.
La maison formant le coin avec la rue de la Science attire mon attention par son architecture en contraste avec l'immeuble voisin.
En regardant de plus près, je remarque qu'une plaque est fixée au mur ce qui attise encore plus ma curiosité :
Paix à son âme, mais il ne m'en faut pas plus pour "investiguer" sur cet homme d'église exécuté par les troupes rexistes en 1944.
Était-ce un résistant appartenant au maquis ? Un prêtre ayant falsifié les registres de baptême pour protéger des juifs ?
Rien de tout cela (quoi qu'il sera notamment à l’origine du sauvetage d’enfants juifs traqués par les nazis et se dressera à plusieurs reprises contres les rexistes) ... né le 4 avril 1885 à Mons, Pierre Harmignie tourne le dos à une carrière de juriste et entre à l’âge de 21 ans au Séminaire Léon XIII à Louvain.
En 1909, il est docteur en philosophie, en 1910 il est ordonné prêtre et enseignera à l'Institut supérieur à Louvain une vingtaine d'années (avec une légère interruption au début de 1918 quand Pierre Harmignie est incarcéré à la prison de Saint-Gilles pour des raisons encore floues).
Il est nommé curé-doyen de Charleroi en 1938.
Oswald Englebin était, en août 1944, bourgmestre rexiste de Charleroi, mis en place par l'occupant. Il avait succédé à Prosper Teugels, bourgmestre rexiste lui aussi, et qui avait été abattu par Victor Thonet (fusillé par les allemands au Tir national le 20 avril 1943, membre de l'armée belge des partisans) en 1942 à Charleroi.
Le Chef d'État-major bruxellois de Rex (Victor Matthys) et ses membres rexistes de Charleroi décident de venger la mort du bourgmestre rexiste !
Une expédition de représailles est ordonnée. Le directeur commercial des charbonnages de Monceau-Fontaine, Paul Van Den Berghe, est abattu à Courcelles, près du lieu de l’attentat.
A Charleroi, des rexistes mettent le feu aux locaux de la police judiciaire, rue de la Régence. Ils y abattent Raoul Jacquet, agent d’affaires qui se situait dans le bâtiment.
Ils rejoignent ensuite le domicile du procureur du roi Thunis et y boutent le feu. Le même scénario se reproduit chez le Bâtonnier Paternoster.
La maison formant le coin avec la rue de la Science attire mon attention par son architecture en contraste avec l'immeuble voisin.
En regardant de plus près, je remarque qu'une plaque est fixée au mur ce qui attise encore plus ma curiosité :
Paix à son âme, mais il ne m'en faut pas plus pour "investiguer" sur cet homme d'église exécuté par les troupes rexistes en 1944.
Était-ce un résistant appartenant au maquis ? Un prêtre ayant falsifié les registres de baptême pour protéger des juifs ?
Rien de tout cela (quoi qu'il sera notamment à l’origine du sauvetage d’enfants juifs traqués par les nazis et se dressera à plusieurs reprises contres les rexistes) ... né le 4 avril 1885 à Mons, Pierre Harmignie tourne le dos à une carrière de juriste et entre à l’âge de 21 ans au Séminaire Léon XIII à Louvain.
En 1909, il est docteur en philosophie, en 1910 il est ordonné prêtre et enseignera à l'Institut supérieur à Louvain une vingtaine d'années (avec une légère interruption au début de 1918 quand Pierre Harmignie est incarcéré à la prison de Saint-Gilles pour des raisons encore floues).
Il est nommé curé-doyen de Charleroi en 1938.
L'effet papillon !!!
Oswald Englebin
Prosper Teugels (1889-1942) |
Le 17 août 1944, Oswald Englebin regagnait son domicile avec son épouse, à bord de la voiture que conduisait son fils Philippe.
Contraint de ralentir lorsqu'il arrive à hauteur d'un véhicule en
panne au rivage de la côte du Rognac, au lieudit "Bois du Rognac", à la limite de Monceau-sur-Sambre et de Courcelles.
Cinq hommes, jusque-là affairés autour du capot, se retournent, font feu et tuent les occupants du véhicule à l'exception du gendarme Marcel Duquesnes, qui exerçait la fonction de garde du corps du bourgmestre Englebin.
panne au rivage de la côte du Rognac, au lieudit "Bois du Rognac", à la limite de Monceau-sur-Sambre et de Courcelles.
Cinq hommes, jusque-là affairés autour du capot, se retournent, font feu et tuent les occupants du véhicule à l'exception du gendarme Marcel Duquesnes, qui exerçait la fonction de garde du corps du bourgmestre Englebin.
Marcel Duquesnes Gendarme-Garde du corps |
Monument construit sur les lieux de la tuerie |
Le Chef d'État-major bruxellois de Rex (Victor Matthys) et ses membres rexistes de Charleroi décident de venger la mort du bourgmestre rexiste !
Victor Matthys au centre, en civil. |
Une expédition de représailles est ordonnée. Le directeur commercial des charbonnages de Monceau-Fontaine, Paul Van Den Berghe, est abattu à Courcelles, près du lieu de l’attentat.
A Charleroi, des rexistes mettent le feu aux locaux de la police judiciaire, rue de la Régence. Ils y abattent Raoul Jacquet, agent d’affaires qui se situait dans le bâtiment.
Ils rejoignent ensuite le domicile du procureur du roi Thunis et y boutent le feu. Le même scénario se reproduit chez le Bâtonnier Paternoster.
Plus de cent cinquante rexistes se rassemblent à Charleroi et partent à la recherche de plusieurs notables de la région.
Durant des heures, les rexistes vont se déchaîner et sillonner la région ; plusieurs personnes sont froidement abattues, des maisons sont pillées et incendiées. Recherchant mais ne trouvant pas à son domicile l’avocat Marcel Gailly, les rexistes s’en prennent à l’habitation d’en face, rue Bernus. Ils y abattent Marcel Barth, ingénieur aux ACEC, et Jane Barth, régente au Lycée de Morlanwelz.
Trois membres de la famille Bousman sont également assassinés à leur domicile de Montigny-le-Tilleul : Claire Bousman-Francq, son fils Jean (ingénieur aux ACEC) et Paule Lamy-Bousman, sa belle-fille. A Mont-sur-Marchienne, Germaine Van Hoegaerden-Dewandre est arrachée à ses petits-enfants et est tuée de trois balles dans le dos, route de Bomerée.
Vingt-et-une personne sont arrêtées durant la nuit et emmenées dans une maison de Courcelles, située dans l’actuelle rue de la Paix.
Le 18 août au matin, dix-neuf d’entre-elles sont abattues, une par une, dans les caves de l’habitation :
Pro-justicia du 18 août 1944 rédigé par la Police de Courcelles |
2°) DEPASSE Marguerite, épouse Verleuw Auguste, Commissaire adjoint de police à Roux, née à Châtelineau le 3.11.1901, domiciliée à Gilly, chaussée de Châtelet n° 161;
3°) NOLART Auguste Désiré, Commissaire adjoint de police à Bouffioulx, y né le 22.1.1888, y domicilié rue Vandervelde.
4°) MICHEL Victor François, né à Charleroi le 13.2.79 y domicilié rue du Dauphin.
5°) DEULIN Oscar, greffier, domicilié à Montigny-le-Tilleul, rue de Marchienne n° 74 6°) LOUGNIAUX Augusta, épouse Massien Michel, née à Flawinne le ...... domicilié à Charleroi, 40 rue de Lodelinsart.
7°) BROGNIEZ Charles Alexandre, né à Châtelineau le 1.3.1883, époux de Bierlaire Julia, domicilié à Fontaine l’Evêque rue Paul Pastur
8°) JASMES Louis Joseph Alexandre employé né à Ransart le 13.9.93 y domicilié rue du Garnd Central
9°) BUREAU Joseph François, agent de police né à Châtelet le 17.4.09 y domicilié rue des Trieux n° 39
10) HUBERLANT Edouard Lucien, né à Neufchâteau le 23.12.04, célibataire domicilié à Montigny le Tilleul rue de Marchienne n° 129
11) DELVAUX Raymond, Commissaire Adjoint de police, né à Béthume le (France, Pas de Calais), le 16.10.1897, domicilié à Jumet rue Van de Wayer 7
12) DERRIDER Elisabeth, dite Betty, née à Charleroi le 15.6.1894, en résidence à Trazegnies rue de la Station chez l’Architecte Simon 13) MAYENCE Léon, Jean Baptiste Joseph, né à Gosselies le 31.5.1895 domicilié à Jumet rue Dewiest n° 119;
14) HARMIGNIES Pierre Auguste Ernest Joseph, né à Mons le 4.4.1885 révérand curé Doyen de Charleroi Ville Haute, y domicilié rue du Gouvernement n° 13
15) GILLES Léon Jules Joseph Ghislain, Inspecteur de police, né à Bouffioulx le 14.1.1911, y domicilié rue Ste Claire 68;
16) Stilmant Arthur François Joseph, né à Marcinelle le 8.3.1898 le 8.3.1898, domicilié à Jumet Place Haltrée n° 1, époux de Benoît Eugénie Aimée Rosa Alexandrine
17) COTON Léon Arthur, Architecte, né à Charleroi le 9.12.1900, y domicilié Quai de Sambre.
18) COTON Paul Henri Arthur Léon, domicilié à Charleroi, rue du Ravin y né le 5.7.1899
Sur ordre de la Kreiskommandatur, les corps ont pu être restitués à leur famille respective pour inhumation.
sé) PELERIN.
Au total, les deux journées des 17 et 18 août 1944 virent périr 27 hommes et femmes, victimes de la fureur des rexistes.
Collection : Sur la route des Saints
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